211, rue Saint-Sacrement
Édifice du Merchants’ Exchange

Conception : les architectes George et John James Browne
Travaux de rénovation récents : 1998-1999

HISTOIRE
Construit en pierre calcaire grise de Montréal en 1866-1867, selon les plans des architectes George et John James Browne, l’édifice du Merchants’ Exchange comprend à l’origine trois étages et un comble avec des lucarnes. Au cours des années, plusieurs propriétaires se succèdent dans l’immeuble. Au départ, c’est le Merchants’ Exchange and Reading Room of Montreal, une association d’hommes d’affaires liée à la création de la Bourse de Montréal en 1874 (Montreal Stock Exchange), qui commande l’édifice. Différents locataires occupent les étages. On retrouve le Merchants’ Exchange au deuxième étage dans une salle de 2000 pieds carrés qui sert de salle de transactions pour une bourse de commerce et de salle de lecture pour consulter les journaux d’affaires. Des bureaux d’assureurs, des marchands et des courtiers occupent les autres étages. En 1883, l’édifice est vendu à Dugald Lorn MacDougall, le président du Montreal Stock Exchange (Bourse de Montréal). En 1891, la succession John Ogilvie achète l’édifice. Des modifications sont apportées au bâtiment en 1903. En 1919, la Marconi Wireless Telegraph Company of Canada Limited achète l’édifice et l’occupe jusqu’en 1947. De 1972 à 1992, le journal Le Devoir en devient le propriétaire. De la rue, on aperçoit le balcon au-dessus duquel la trace du mot « exchange » apparaît encore. En 1998-1999, cet édifice d’esprit classique subit une rénovation complète pour accueillir des copropriétés résidentielles.

Référence : www.vieux.montreal.qc.ca

ARCHITECTURE
Édifice du Merchants’ Exchange
211, rue Saint-Sacrement

Autres noms : Édifice Le Devoir, Marconi Building

Cet édifice de quatre étages (incluant le rez-de-chaussée) en pierre calcaire grise de Montréal est implanté dans le secteur où se développent les bourses montréalaises au XIXe siècle. Exceptionnellement, l’élévation arrière est en pierre taillée plutôt qu’en moellon ou en brique. La façade principale comprend sept travées, celle du centre étant fortement soulignée par un balcon et deux colonnes au-dessus de l’entrée principale. D’esprit classique, cette composition compte quatre niveaux d’élévation distincts. Le rez-de-chaussée, bien assis, supporte les grandes fenêtres cintrées du bel étage marqué par un balcon central. L’étage suivant, d’apparence semblable, diffère par une moins grande hauteur et par des détails moins élaborés. L’étage supérieur revêtu de pierre lisse et couronné par une corniche débordante se démarque plus nettement. Le vocabulaire architectural de cette composition classique provient de la Renaissance italienne et plus particulièrement du XVIe siècle maniériste, ce dont témoignent les bossages vermiculés un-sur-deux et les clés surdimensionnées. S’ajoutait à l’origine un toit brisé à la française. Cette composition d’origine, combinant Renaissance italienne et Second Empire français, correspondait à une mode venue de Londres. À son tour, l’adjonction de 1903 évoque par sa corniche débordante l’archétype du palais italien de la Renaissance, mais avec une simplicité nouvelle par rapport à l’exubérance des années 1860.



L’importance du fenêtrage et le discours architectural raffiné conviendraient aux besoins d’un magasin-entrepôt destiné au grand commerce. Mais le motif architectural qui surmonte l’entrée centrale et qui souligne le bel étage annonce une institution ou encore un club sélect, ce qui convient bien à une bourse de commerce. Le balcon semble d’ailleurs avoir desservi la grande salle qui servait aux transactions et à la lecture des nouvelles commerciales.

Référence : Ville de Montréal, grand répertoire Inventaire, fiche bâtiment.